samedi 24 décembre 2011

l'anatomie des volailles


L'anatomie des volailles

Tous les oiseaux ont une grande uniformité de structure. Leur anatomie est concentrée autour de l'adaptation au vol plus ou moins poussée selon des espèces. Le corps des oiseaux s'est allégé au cours de l'évolution. La musculature des oiseaux est aussi entièrement tournée vers l'adaptation au vol même pour des oiseaux redevenus terrestres comme le poulet. Le vol nécessite de fortes dépenses d'énergie brûlées par l'oxygène apporté par l'appareil respiratoire le plus performant du règne animal ! L'énergie provient de métabolites issus du processus de digestion et véhiculée par le sang, stockée dans les muscles et le foie. Le cerveau semble avoir subi un processus de miniaturisation comparable à celui des microprocesseurs. Tous les oiseaux se reproduisent par des oeufs nécessitant une incubation à l'extérieur du corps de la femelle. Toutes les volailles domestiques ont des poussins nidifuges "ils quittent le nid dès l'éclosion ".
L'étude de l'anatomie va comporter 8 parties :
1)Le plumage : les plumes présentent le caractère le plus évident pour identifier les oiseaux. C’est une protéine soufrée, la kératine qui les compose presque entièrement. Les plumes sont des productions cutanées à la fois résistantes et légères. Le plumage se compose de plusieurs sortes de plumes :


  • Les pennes : elles comprennent les plumes du corps ou tectrices, les plumes des ailes ou régimes « primaires et secondaires » et les plumes de la queue ou rectrices. Les tectrices couvrent le corps, ce sont les plumes de contour. C’est le pattern qui permet l’identification des oiseaux par la répartition des couleurs spécifiques sur les plumes. Elles comprennent un axe central creux (calamus) qui devient plein à la partie supérieure (rachis). L’entretien du plumage se fait par la sécrétion huileuse de la glande uropygienne ainsi que beaucoup des oiseaux galliformes se grattent et prennent des bains de poussière pour neutraliser l’excès de graisse de leurs plumes.
  • Le duvet et les semi-plumes : les plumes de duvet ont un calamus très court, pas de rachis et leurs barbes très souples dépourvues de barbules. Elles jouent un rôle important dans l’isolation. Et pour les semi-plumes ont l’aspect de tectrices sans barbules. C’est ce plumage qui éclate qui éclate comme une neige lorsqu’on veut attrapes ces oiseaux, ce qui fait obstacle à certains prédateurs.
  • Les filoplumes : ces plumes ressemblent à des poils pourvus d’une touffe de barbes hirsute à leur extrémité. On les remarques bien sur des volailles plumées mais non flambées, elles ressemblent à des poils fins.
  • Les vibrisses : forme de poils raides situées à la base du bec, parfois autour des yeux. Elles  sont assemblées à des zones particulières : les ptérylies.


Et pour conclure le plumage, on tient à vous informer sur la Mue qui représente le changement saisonnier du plumage qui a deux fonctions principales : remplacer les plumes usées et adapter le plumage qui s’est dégradé aux cours des saisons aux exigences climatiques et environnementales de la future saison. Les oies et les canards sont les plus souvent privés à voler lors de la mue.
Le déclenchement de la mue est sous la dépendance des facteurs hormonaux eux –même tributaire du photopériodisme. Un plumage en excellent état signifie une bonne santé. Et pour les éleveurs je vous annonce que soumettre une bande de volailles à un programme lumineux avec baisse de l’intensité lumineuse, on déclenche une mue totale suivie par la reproduction. Sans oublier que cette faculté est saisie dans les programmes de ponte à contre saison.
2)Le squelette : la forme du squelette est homogène et ramassée pour la plupart des oiseaux. Les variations sont plus souvent question des détails anatomiques liés à la spécialisation alimentaire : longueur et forme des pattes du bec et du cou.
La plupart des os de la colonne vertébrales sont fusionnés, excepté les colonnes cérébrales qui sont restées très mobiles. Les os du bras et de l’avant-bras sont semblables pour les vertébrés ainsi le fémur, support anatomique de la cuisse. La rigidité de la cage thoracique amorcée par la fusion plus ou moins complète des vertèbres thoraciques, lombaires, coccygiennes et caudales, est renforcée par la structure particulière des côtes et du sternum. Il existe 7paires de côtes chez les gallinacés et 9paires chez les oies et les canards.



Le sternum est très étendu et forme le plancher de la cavité thoracique et la plus grande du plancher abdominal. Sa plus grande particularité est de porter une carène, c’est la carène sternale lieu d’insertion des muscles du vol (pectoraux externes et internes) qui peuvent représenter 15 à 35% du poids total de l’oiseau selon l’espèce.
On finit la partie du squelette, par l’évolution de l’os dans la vie de l’oiseau qui se résume en 3étapes :
  1. La formation de l’os : « ossification » de l’éclosion jusqu’à l’âge de sept jours, le squelette des volailles est encore au stade immature. L’ossification signifie le remplacement du cartilage par le tissu osseux. On obtient une maquette cartilagineuse.
  2. Croissance de l’os : la croissance en longueur des os est fonction de l’activité des cartilages de la plaque de croissance. Cette activité est très importante dans les 15 premiers jours. Le sang alimente cette plaque de croissance par différents éléments : phosphore, calcium, magnésium et les oligoéléments.
  3. Remaniement chez l’adulte : pendant toute la vie de l’animal, de nouvelles couches d’os se déposent dans des régions préalablement occupées par de l’os qui a été détruit.
3)L’appareil musculaire :Les muscles alaires représentent une part importante de la masse musculaire des volailles. Les muscles pectoraux abaisseurs et releveurs de l’aile sont fixés d’une part sur la base de l’humérus et d’autre part sur le sternum et le bréchet.
La coloration musculaire des volailles est variable selon l’espèce. Les muscles blancs sont propres aux mouvements rapides et fugaces. Les muscles rouges sont encore plus endurants.



4)L’appareil digestif :L’appareil digestif des volailles est constitué par le bec, le gosier, l’œsophage, le jabot quand il existe, les estomacs sécrétoire et musculaire, l’intestin débouchant dans le cloaque, puis l’anus. Il comprend bien sur toutes les glandes annexes : salivaires, foie, pancréas.










5)L’appareil respiratoire : fait partie des particularités anatomiques remarquables qui font les oiseaux. L’appareil digestif peut être divisé en trois parties :
  1. Les voies respiratoires extrapulmonaires : les narines sont percées dans chaque côté du bec supérieur. Les cavités nasales séparées par une cloison cartilagineuse. Le sinus infraorbitaire est en relation avec les choanes. Le sinus contient le plus souvent un pus épais. Une glande nasale se trouve sous la paroi nasale et son conduit excréteur débouche dans le vestibule nasal. La trachée est un long tube annelé qui conduit l’air du larynx aux bronches, elle est plus étroite dans son trajet thoracique. Le syrinx est l’organe vocal de beaucoup d’oiseaux, elle est située à la bifurcation bronchique, il est simple chez le poulet et complexe chez les oiseaux chanteurs.
  2. Les voies respiratoires intrapulmonaires : ce sont les bronches et les poumons en relation étroite avec les sacs aériens. A l’intérieur des poumons, les voies aérophores communiquent entre elles par de très nombreuses anastomoses et supportent les capillaires aériens siège de l’hématose (échanges CO2-O2 entre l’air et le sang). Chacune des bronches primaires pénètre le poumon par sa face ventrale, s’élargit en un vestibule prolongé par la mésobronche qui traverse le poumon pour atteindre dans le sac aérien abdominal. La mésobronche se divise en 3 séries de bronches collatérales dans son trajet pulmonaire, ce sont les bronches secondaires : (ventobronches « au nombre de 4 », dorsobronches « au nombre de 7 a 10 », latérobronches « au nombre variable »).
  3. Les sacs aériens : prolongements en forme de sacs, extra pulmonaires à partir des bronches primaires, secondaires ou tertiaires. Leur paroi est mince, fragile, transparente et faiblement vascularisée. Ils ne participent pas dans les échanges gazeux. En générale, ils sont au nombre de 9 « un est impair, huit sont pairs. » 4 paires de sacs se fusionnent pour former un sac claviculaire unique.

  • Les sacs aériens cervicaux sont pairs.
  • Le sac claviculaire est impair.
  • Les sacs aériens thoraciques crâniaux sont pairs.
  • Les sacs aériens thoraciques caudaux sont pairs.
  • Les sacs aériens abdominaux sont pairs.
Hormis les sacs cervicaux, tous les sacs aériens sont reliés aux poumons par les saccobronches :
  • Les sacs thoraciques crâniaux et le sac claviculaire sont en relation avec les bronches ventrales par les saccobronches.
  • Les sacs thoraciques caudaux et les sacs abdominaux communiquent avec les systèmes parabronchiques latèraux.
La respiration chez les oiseaux : le volume pulmonaire est constant contrairement à celui des mammifères. Les variations de volume ne concernent que les sacs aériens qui assurent en fait la circulation de l’air. La respiration passe par les 2 étapes suivants :






Inspiration : l’air inspiré par la trachée gagne les deux mésobronches, puis les dorsobronches en même temps que les sacs abdominaux et les sacs thoraciques, en traversant les parabronches du néoplumo.
L’air emprunte les dorsobronches puis balaye les parabronches du paléopulmo d’arrière en avant et envahit les sacs aériens thoraciques antérieurs et claviculaires.
Une petite quantité y arrive directement par les ventrobronches.
Expiration : l’air comprimé par l’expiration est chassé des sacs aériens abdominaux et thoraciques caudaux.
Ensuite cet air traverse en sens inverse les parabronches du néopulmo et se divise entre mésobronches et dorsobronches.
L’air de mésobronches expiré dans la trachée.
L’air des dorsobronches traverse d’arrière en avant les parabronches du paléopulmo.
L’air des sacs antérieurs gagne la ventrobronche puis est expulsé dans la trachée.
6)Le système nerveux : il est caractérisé par le faible développement de l’encéphale dépourvu de circonvolutions et qui aurait subi une miniaturisation. L’importance du cervelet traduit son rôle dans la gestion des mouvements réflexes de l’équilibre lié au vol. la moelle épinière bien développée.
Les structures anatomiques de l’œil font pressentir une acuité visuelle supérieure à celle des mammifères. L’ouïe est fine et ils s’habituent bien aux bruits, même important. L’odorat joue un rôle négligeable dans la vie des volailles, et le goût est moins développé que chez les mammifères. Et enfin le sens au toucher est bien développé sur la peau, les pattes, la langue et le bec.



7)L’appareil génital : les organes sexuels chez les oiseaux sont réduits au niveau de leurs volumes en dehors de la saison de reproduction et grossissent énormément à cette saison.
Chez les males: tous les organes sexuels sont internes, dépourvus de pénis notamment les galliformes, alors que les canards et les oies possèdent un. Les accouplements se font par contact cloacal souvent très court. La réponse génitale est en fonction de l’intensité lumineuse. La spermatogenèse est aussi sous la dépendance de la stimulation hormonale par la lumière. Les cellules leydig secrètent testostérone, ce dernier donne au mâle une activité sexuelle agressive. Les températures extrêmes inhibent la sexualité (T°>32°C ou T°<-5°C).


  • Polygames : tous les gallinacés, canards communs, canards de barberie.
  • Monogame : les oies, les pigeons.
Chez les femelles: seuls l’ovaire et l’oviducte gauches sont fonctionnels. La femelle subit les mêmes influences lumineuses que le mâle, ce qui mène à l’acceptation sexuelle. La longueur de l’oviducte de la poule en repos de 10 à 20cm, et en période de ponte de 50 à 70cm.


  • L’ovaire : il est appendu à la voûte lombaire gauche comme une grappe dense, au repos. En période de ponte, la grappe ovarienne devient énorme et les follicules à des degrés divers de maturité apparaissent sous la forme « jaune de l’œuf ».
  • L’oviducte : c’est un tube flexueux d’aspect extérieur assez homogène. Il se compose d’un ostium abdominal, infundibulum, magnum, isthme, utérus.


8)La circulation lymphatique et sanguine : Le corps complet des oiseaux est drainé par un système lymphatique en parallèle avec le système veineux. Il véhicule la lymphe, équivalent du sang sans les globules rouges et les érythrocytes. Les vaisseaux lymphatiques se déversent dans le système veineux et assurent la réplétion hydrique, électrolytique et métabolique de tous les espaces extravasculaires et extracellulaires du corps des oiseaux.
Pour la circulation sanguine, l’appareil circulatoire du corps comprend un cœur à 4 cavités, une crosse aortique à droite et trois veines caves. La fréquence cardiaque est plus supérieure que chez les mammifères. Elle traduit un métabolisme très actif. La pression artérielle est très élevée chez les oiseaux et variable selon l’âge, le sexe et la souche. Il est possible de sélectionner des souches à pression haute ou basse.

1 commentaire: